• Un grand sentiment d'éparpillement...

    Les effets de l'attente et de l'annonce de la maladie

    Il y a quelques temps je publiais sur mon compte Facebook une photo d'une oeuvre photographiée au Moma de New York au printemps dernier.

    J'ai oublié le nom de l'auteur et je m'en excuse auprès de lui mais son oeuvre m'a fait rire, il est rare que je fasse des photos dans un musée, Là je n'ai pas résisté. je ne pensais pas en faire usage. Elle devint le parfait symbole de mon état lorsque j'appris que j'avais peut être un troisième cancer

    Un corps et un esprit éparpillés, un sens de ma vie bouleversé, des questions à tous les virages. Pas de réponses.

    J'aurai aimé des réponses, mais impossible. L'école du cancer c'est l'école de la patience. On progresse de rendez vous en rendez vous, de résultats en résultats. Entre chaque il faut meubler l'attente et espérer. Je savais ce parcours, je le savais par coeur, je le suivais donc car je ne pourrai rien précipiter. La certitude fut une forme de soulagement. Paradoxale certes mais vrai, savoir est mieux que ne pas savoir, connaitre est mieux que ne pas connaitre, parce que lorsque l'on connait on a moins peur. Brutalement on peut rassembler ses idées, les morceaux de soi éparpillés, on se met sur le pied de guerre pour affronter cette chose dont on ne doute plus.

    Vous me direz que le combat est inverse au titre de ce blog, mais là encore c'est de patience dont il est question. Car je pensais, un troisième c'est dur mais allons y, et l'attente reprenait. Résultats précis, protocoles de soins. C'est là que la surprise douloureuse et étonnante est tombée. La chronicité de ce mal, donc pas de traitement curatif, pas d'espérance de rémission comme les deux autres fois. Seulement l'attente des effets du traitement qui limite voir fait régresser les petites choses nocives et surtout empêche leur renaissance ou leur fixation ailleurs. "on peut au bout de quelques années faire une fenêtre thérapeutique (on arrête quelques temps) mais en générale ça repart". Il vaut mieux donc accepter d'être traité à vie. C'est là que la réflexion est arrivée, vivre avec, apprivoiser cet intrus. C'est une autre manière de vivre, Je crois que pour celui ci c'est la bonne.

     


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