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Non, non tu n'as pas de nom
Jamais texte ne fut plus juste que celui ci que signait Anne Sylvestre
Sur l'avortement
Elles est partie
Jeune je l'aimais je l'admirais
Elle fut beaucoup plus que ce qu'en résument aujourd'hui les chaines de télé
Beaucoup plus qu'une simple conteuse
Elle fut l'âme d'une génération féministe
La poétesse des combats des années 60/70
De tous les combats
De toutes les histoires de femmes
A la ré écouter on prend conscience de la beauté de ses textes
De sa voix si particulière qu'on emporterait au bout du monde
L'écouter seule
L'écouter avec Pauline Julien (chanteuse canadienne de la même époque, elles firent une tournée en France ensemble)
Et oui
Je me suis identifiée à elle un temps
Nous nous ressemblions
Elle assumait son grand nez
Que ses producteurs voulaient voir refaire... Juliette Gréco refit le sien
Elle non
Refusait les codes de la mode
On lui recommandait d'entrer sur scène de face pour qu'on ne voit pas son profil!
Époque normative plus que toute autre
Époque dont nous avons émergé en 68
Époque qui vit nombre d'artistes, de jeunes entrer en résistance et, un jour investir la rue et les luttes de libération
Elle chantait si bien "j'aime les gens qui doutent"
Et "la sorcière comme les autres"
Cette femme qui sommeille en chacune
Bref il est bon de se remémorer
De la grandeur de cette femme discrète, un peu oubliée, cantonnée aux chansons pour enfants de la dernière partie de sa carrière
Elle mérite bien mieux que ça
Et puis voila, mon compagnon me dit
Tu as vu la photo d'elle sur Le monde? vous vous ressemblez tant
Je suis allée voir
C'est vrai à cette période et seulement celle là nous étions proches. (années 60/70)
Et je transgresserai pour un fois mon principe de ne pas mettre de personnes en photo sur ce blog. Il ne s'agit que de moi d'une moi lointaine.
Tags : Anne Sylvestre, féminisme, années 60
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