• Même pas peur...

    Enfin pas peur mais quand même...

    Situation explosive

    Mutation d'un mouvement de révolte après l'injuste mort d'un jeune

    En mouvement de révolte global

    Contre la société, contre la police, contre tout...

    Main basse sur toutes ressources

    Remplissage des poches vides

    Gamine arrêtée lors d'un pillage de magasin avec deux canettes de soda dans les mains

    Dérisoire

    Développement des idées répressives d'extrême droite dans la police

    Appel à la guerre par cette même police

    Mais qu'en dit le gouvernement???

    ça va rentrer dans l'ordre

    Oui en plus ou moins de temps

    Mais après...

    Une société gangrénée par le racisme ordinaire

    Etouffée par l'accroissement des inégalités

    .......

    Mercredi soir

    Nous faisons la fête pour le départ à  la retraite d'un salarié du théâtre Espaces Pluriels, quartier Saragosse. (il y a deux quartiers susceptibles de s'enflammer à Pau, Saragosse et Ousse des bois)

    Dans la tiédeur du soir nous sommes dehors

    Heureux, ensembles et paisibles

    Soudain dans le ciel tourne un hélicoptère

    Que nous regardons avec étonnement

    Avec réprobation aussi

    En dehors de ce bruit rien

    Le calme, le vide même

    23H environ

    Je pars avec deux amis vers leur voiture, de l'autre coté du boulevard

    Dans le silence

    Dans le ciel

    Retentit le bourdonnement de l'engin

    Il tourne autour des immeubles

    Son projecteur balaie façades et rues

    Un instant même, nous trois, 

    Marchant tranquillement au milieu de la route déserte, sommes saisis dans le faisceau de lumière blafarde

    Cinéma catastrophe

    Polar déchainé

    Et nous si tranquilles qui faisions la fête

    Impossible de décrire cette atmosphère vraiment

    Le vide d'êtres humains, partout

    Les parcs alentours désertés

    Les pieds d'immeubles également

    Personne

    La tiédeur d'un soir d'été

    Et la bête dans le ciel, qui tournoie, inspecte avec son gros œil

    Pourrait bien nous terrifier

    Non pas tout à fait

    Mais nous scotche par sa présence

    Nous traversons la ville vide (fêtes et restaurants ont été annulés ou fermés, je l'apprendrai le lendemain)

    Vraiment vide

    Remontée chez moi, j'ouvre les fenêtres

    Le bourdonnement vient puis s'éloigne

    J'aperçois le faisceau de lumière tombant du ciel sur les rues

    Silencieuses et si déserte en cette soirée d'été

    La bête tourne

    Cherche

    Fouille...

    Demain il fera jour

    Et la bête immonde sera rentrée au bercail

    Contente de son petit effet

    Je vais me coucher

    Pas peur mais quand même...

     

     


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