Une amie très chère me disant que "j'étais difficile à aider"

Je me suis penchée sur la question

Qu'est ce qu'aider?

Qu'est ce qui m'aide?

Pour aider, les dictionnaires ne manquent ni d'images ni d'idées

Appuyer, assister, contribuer, encourager, épauler, faciliter, favoriser, partager, seconder, secourir, soutenir...

Apporter son concours à quelqu'un, joindre ses efforts aux siens dans ce qu'il fait

Facile non?

Et bien non pas facile

Pas facile du tout

Des manques à tous ces mots

Au minimum écouter et comprendre

Sans ceux là l'aide tombe à coté

Chacun vit les épreuves différemment

Il les porte, les supporte 

Elles l'insupportent

Avec la maladie émergent difficultés connues ou inconnues

Les douleurs physiques réelles 

Les douleurs psychiques, plus difficiles à exprimer, à déceler

Elles inter agissent

Sont propres à chaque individu

Personnellement je ne suis pas un monstre de résistance à la douleur physique, vite elle m'épuise, me terrorise et si je ne vois poindre la solution je peux perdre les pédales.

Trois semaines de douleurs plus ou moins bien calmées cet été sont à moment donné venues à bout de ma résistance

J'ai un temps touché mes limites

Mais quand cela a cessé

Ce ne fut plus que bonheur, légèreté

Inimaginable sensation, ne plus avoir mal...

Alors aider?

Oui écouter celui ou celle qui a mal 

Ce qu'il ou elle en dit

Ce qu'il ou elle n'en dit pas aussi

Souvent se contenter d'être présent, de venir faire un petit coucou

Sans discuter de la chose, simplement apporter une bouffée d'air extérieure.

J'ai éloigné de moi depuis longtemps tous ceux et celles qui me disaient "tu devrais faire ça, ou ça... voir un psy, un kiné, arrêter le lait, jeûner... te secouer ( jamais dit ainsi directement mais pensé très fort)...

J'ai éloigné de moi ceux qui montraient une empathie démesurée, proche de l'apitoiement.

Ceux qui venaient pleurer sur moi ne faisant que pleurer sur leur angoisse

Nul besoin de mots pour se sentir compris(se) seulement une attitude bienveillante suffit la plupart du temps

C'est ce que je vis

L'aide je la trouve

Elle concerne tour à tour, les médecins, le psy, les amis, la famille

C'est selon les moments, selon le besoin

Soulager, répondre à des questions, câliner, protéger

Rien n'est du même ordre

A chacun sa place

C'est cette diversité qui me nourrit et me permet d'avancer même dans les moments difficiles.

J'ai l'immense chance de disposer d'un tel entourage et pour le reste

Le malade (donc moi) est seul, inéluctablement seul

S'il sait se saisir de toutes ses formes d'aides il peut avancer

Je ne suis pas drôle à vivre tous les jours malgré tout, je le sais, mon compagnon le sait, nous en parlons

Petite pause Montserrat chante le requiem de Verdi sur france mu....chut

Fini le requiem, dernier jour d'hommage je ne vous en parlerai plus c'est promis

Et pour terminer

Je déteste par dessus tout que l'on me dicte ce que je dois faire, encore plus au titre de mon bien être que "l'autre" celui qui dicte connaitrait mieux que moi.

Mon compagnon le sait et s'en garde, surtout dans les moments difficiles, ou je concentre mon énergie sur ce que je connais de moi

Les seules personnes qui ont autorité sont mes médecins car je sais qu'ils cherchent et me font part de leur recherche, pour que je vive. Merci à eux

Il y a vous aussi qui me lisez avec patience ou impatience, intérêt ou lassitude, mais qui malgré tout restez présents(tes). C'est ENORME

je vous laisse conclure sur l'aide

Je suis arrivée à "ma montagne"

Soleil, feuilles roussies, silence

je vous souhaite un bon week. end