Lutter contre l'attente qui mine

Attente installée dans nos vies

Attente de la fin de la pandémie

Attente de la sortie du tunnel, de la ré ouverture des lieux de cultures des lieux de socialisation

Attente du vaccin sauveur

Retour des projets individuels et collectifs

Fin de la morosité, de la succession des jours identiques

L'ATTENTE

Nous y avons été préparées nous les femmes plus que les hommes

Nous l'avons vu

Dans le regard angoissé de l'épouse qui attend le retour de  l'époux (souvent père) après une semaine de travail à l'extérieur, du marin au long cours disparu pour de longs mois, du soldat embarqué dans l'enfer du front, du copain parti en bande avec ses copains sans vous, de l'enfant en vacances scolaires ou chez le conjoint séparé ou en une quelconque vadrouille.

Attente de l'homme souvent, de l'enfant toujours.

Vu dans le regard amer de la jeune femme quand, une fois épousé le prince charmant tant attendu... Ce n'est pas du tout ce qu'elle attendait.

L'ATTENTE stérilisante, paralysante.. non je ne fait pas ça on ne sait jamais si ?

Si les choses changeaient d'elles même

Si la vie quotidienne devenait brutalement pleine de surprises et attractive

Car c'est cela attendre, se figer dans quelque chose de ralenti, de stabilisé, de pas de changement, de pas de surprise au cas ou...

Cette pandémie nous met dans une attente délétère, l'attente du bulletin d'info venu d'en haut

L'attente infernale devant le téléphone ou l'ordinateur pour  le rendez vous vaccinal sauveur

L'attente de la décision mortifère : confinera, confinera pas...

Vie confinée dans l'attente d'un nouveau jour...

Ne pas succomber à cette morosité c'est vivre devant

Vivre avec mais devant, sans tourner la tête

Sans regretter l'avant

En comprenant le nouveau quotidien non plus comme un enkystement dans l'attente mais comme un moment décisionnel pour sa vie.

Et vivre avec de varier à l'infini pour chacun.e

Avec, c'est mesurer les contraintes et les mettre en œuvre ces mesures pour soi de façon la plus légère possible. S'impose ici le parallèle avec la maladie chronique.

Vivre devant c'est accepter l'impossible retour à l'avant , la nouvelle construction d'une société différente, forcément différente.

Encore une similitude avec la "longue maladie"

ça doit vous faire rire que j'écrive ainsi moi qui me répand par moment dans ce blog sur ces impossibilités survenues dans ma vie

L'impatience a souvent parasité cette vie, l'impossible attente s'est révélée douloureuse dans bien des domaines

Mais l'attente qui parasite la vie n'en a été rendue que plus douloureuse

Alors vivre devant sera la décision salvatrice

Rendre l'Attente active nous transportera vers l'aube de la solution individuelle faute d'être immédiatement collective.

Rien d'autre pour aujourd'hui et je ne suis pas à une contradiction près, c'est ça aussi la vie.