... est mort dans son sommeil. Le veinard

La bas en Turquie où il vivait une grande partie de l'année

Et la nouvelle se répand, circule, sinue, s'insinue dans ma grande famille éclatée par les mésententes

Car ce Julien qui fut en premier l'ami de mon frère Da fut quelqu'un pour chacun.e d'entre nous

Depuis qu'il est entré dans nos vie (pour moi il y a plus de cinquante ans), il a partagé des moments différents avec les uns.es et les autres

Très récemment j'ai écris ceci

"Parfois on vit à coté des gens

Leur départ dit tout d'un coup la place qu'il prenait dans notre vie"

Ce Julien c'est tout à fait ça 

Pour moi c'est Paris juste après 68

Nous marchons dans les rues, nous nous tenons par la main

Je lui dis mon désespoir profond au sortir des évènements que nous venons de traverser

 Part, tu n'as qu'à partir répond-t-il

Et moi du haut de mes vingt ans bouleversée par ces évènement de mai, moi qui cherchait une épaule rassurante j'ajoutais une angoisse à mon désarrois.

Comme s'il avait ouvert devant moi un grand paysage vertigineux

Je ne pouvais, je ne pu partir

Il le fit et traversa l'Atlantique à bord d'un bateau, une coquille de noix qu'il construisit dans le garage de ma grande sœur... (je fait très court)

S'ensuivit un lien devenu depuis indestructible avec ses filles.

Dire tous les Julien que nous avons connu est impossible

Car chacun.e possède le sien, 

Il est et restera un morceau de nous, comme un frère, un oncle, un ami

Qu'on ait continué à le voir ou non

Il existait

Il était présent dans nos inconscients

Il nous a tous et toutes marqué

A son insue il fait lien dans cette grande famille

Il a eu la chance de partir en dormant

Trop jeune bien sur 

Il est toujours trop tôt pour partir

Seule certitude, il a vécu comme il le voulait, fidèle à ses idées, écologiste avant l'heure, un brin ermite, père, époux, amis aimant, intransigeant souvent sans concession.

Il fait de nombre d'entre nous des orphelins

Ses choix nous ont imprégné

Nous avons la chance de l'avoir connu.